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Zombie-walk à la ZAD

Des fantômes et des fantasmes

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Pour nous la ZAD était d’abord un mythe, c’est-à-dire un récit qui dépasse sa réalité et qui nous touche au-delà d’elle. Une histoire qui se racontait quelque part à portée de main, qui parlait de nous et qui parlait en nous. Par des visites, par des connaissances nous savions que la ZAD existait en tant qu’expérience réelle du communisme. Que derrière la légende s’organisaient des espaces de vies collectives et des moyens matériels pour nos luttes. Plus encore, avec 2012 et l’opération césar, on savait que la ZAD était aussi ce laboratoire de la résistance populaire, de l’affrontement avec les forces de l’ordre. Pour nous, la ZAD était ce mythe complet et existant : « zone de non-droit », une machine de guerre [1] et une machine de désirs, capable de nous faire tenir dans nos luttes quotidiennes. C’est cela que nous sommes venu.es défendre en 2018. Et que nous sommes venu.es défendre, au péril de notre vie : en s’exposant aux blessures et aux mutilations, à la guerre psychologique et à la prison. En risquant notre corps, notre santé mentale et notre liberté. Qu’est ce d’autre que la vie ?

(Continued)

Lettre à un camarade [Vidéo]

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Le 22 mai 2018 à la ZAD de Notre Dame des Landes, Maxime 21 ans perdait sa main droite, arrachée par une grenade GLI F4 de la gendarmerie.

(Continued)

Le cinéma qui nous aide à vivre, c’est le cinéma du peuple

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A l’ancienne, le cinéma n’est pas cette salle aseptisée pour public discipliné, cette salle où l’on s’entasse bêtement par troupeau dans un quelconque multiplexe de zone commerciale. A l’ancienne, le cinéma et le ciné-club étaient des lieux de vie, où l’on se bagarre pour des idées, où l’on discute de ce que l’on voit avec les camarades du quartier. Le cinéma était un lieu où l’on suivait les actualités et donc là où on les commentait. Loin des éternels bourgeois qui se retournent pour vous dire de vous taire et qui vont au cinéma comme ils vont à l’opéra, la salle de cinéma et le ciné-club étaient des espaces populaires. C’est-à-dire des espaces d’expression vitale, directe et collective.

(Continued)

Militaires, on vous trompe

Propagande à lire du haut d’une barricade

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Militaires, on vous trompe.
On vous envoie tirer sur vos frères et vos sœurs.
Ce refrain vous le connaissez, vous n’y croyez plus, ou vous n’y avez jamais cru.
Vous vous dites, c’était comme ça avant, dans l’Histoire (celle qu’on apprend à l’école).         Vous vous dites, aujourd’hui c’est différent. (Continued)

Pour un entrechoquement des mondes

« Les échanges, de toute manière, étaient très difficiles au niveau de la discussion : les gens qui ne sont pas du même milieu n’ont jamais rien à se dire : ils ne peuvent que faire des choses ensemble. C’est pourquoi les seuls rapports positifs qui se sont établis entre étudiants et ouvriers, pendant le mois de mai, l’ont été dans les «comités d’action révolutionnaire » qui se sont créés un peu partout. Ces comités ne se donnaient pas pour tâche de discuter mais d’agir. Ils se sont mis à la disposition des travailleurs en grève leur procurant ce dont ils avaient besoin, de la nourriture, par exemple, et participant aussi aux « piquets de grève » qui gardaient la porte des usines. Et c’est là, parce qu’il y avait d’abord une action commune, que des discussions ont pu s’établir ensuite. » Sartre – Situation 8 – La France (à propos de Mai 68)

(Continued)

Réflexion sur la question appeliste

Un homme peut être d’extrême gauche, autonome, lecteur du comité invisible abonné à lundi matin et anti-appeliste. Il peut être porté sur les théories révolutionnaires contemporaines, s’intéresser à l’autogestion, fin philosophe, et d’autre part, détester les appelistes. S’il ne les aime pas, dit-on, c’est que son expérience lui a révélé qu’ils étaient mauvais, c’est que des évènements récents lui ont appris qu’ils étaient dangereux, c’est que des facteurs historiques ont influencé son jugement. Ainsi cette « opinion » semble l’effet de causes extérieures et ceux qui veulent l’étudier négligeront la personne même de l’anti-appeliste.
Je dis que cette conception est fausse et dangereuse.

(Continued)

Réjouissons nous camarades !

Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, aujourd’hui les braves gens sont partis bloquer l’économie. Nous pouvons enfin écouter la radio. On y parle d’un bordel monstre ni ami, ni ennemi, pour lequel nous n’avons pas dû nous lever à 6 heures, aller en prison ou à l’hôpital. Aujourd’hui en zieutant BFM au kebab nous n’entendrons pas comment les nôtres se sont faits écraser, nos victoires oubliées, nos messages transformés. Nous n’entendrons pas le débat sur la violence, nous n’entendrons pas parler de division entre bons et mauvais manifestants, ni d’ultra-gauche ou de mouvance anarcho-autonome. Non.

(Continued)

Carte Postale (aux camarades de lutte)

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Nous espérons que tout le monde va bien.

Après des mois de luttes et de rencontres, nous embarquions incognito sur un des nombreux flux du Capital à destination d’un foyer de révolte étranger. Au départ de Paris, en direction d’Athènes sur un gros navire volant low-cost de la flotte du tourisme mondial, avec une liaison à Mykonos. Soudain, une faille, problème technique, le navire de liaison ne viendra pas, nous sommes bloqués pour trois jours à Mykonos.

(Continued)

Journal de guerre (NDDL) avril/mai 2018

« Tout bonheur sur terre mes amis, est donné par la lutte !
Oui pour devenir amis, il faut la fumée de la poudre !
En toutes choses les amis ne font qu’un :
Frère face à la misère ;
égaux face à l’ennemi ;
Libres face à la mort. »

(Continued)

Lettre pour le reste

Chères soeurs, chères frères, chères X,

Hier le soldat est mort, dans les rues montpellièraines le soldat est mort, face au regard de son monarque de bronze dominant la place des rois le soldat est mort. Non pas l’homme qui se cache derrière ce casque, derrière ce bouclier, derrière ce qu’il incarne, ici, l’artefact de puissance d’un état fou. Feu les uniformes, en lambeaux. Foudre les pommeaux de leurs glaives qui s’abbatent sur nos camarades.

Rassemblons individus du monde, fragment d’un reste. Celle du nous coagulant, la multitude sera notre bannière, l’étendard taché par le sang de leurs idées réformes. Formons les troupes d’un devenir, mettons à sac le siège cristallin de leurs idées, ce palais mental qui contamine nos âmes est le parasite uniforme qu’il faut vaincre, préparons ensemble la longue lutte des esprits -penser et partager- c’est ainsi que se constitura notre siège. Ripostons, soumis à leurs attaques caméléons qui infectent nos êtres depuis
bien longtemps. N’ayons crainte ceci n’est ni vaine provocation, ni un appelle à la violence démesurée qu’ils veulent imposer à nos marches. Ceci est une réction au climat de terreur instaurée par la militarisation de nos rues et la modélisation de nos droits, la fragmentation disciplianire de nos savoirs égale -ensemble- celle de nos pouvoirs.

Les chiens dansent sous les cris des corbeaux, l’enfant roi se célèbre chef de guerre implacable, il tremble, les armes sont entre les mains de ceux qui ont peur. Vagabonds tout de noir, individus, nos artifices ravivent le feu de nos joies.

Pensées amicales,

Signé X